POLITIQUE
RDC-Rwanda : le parti de Matata Ponyo dénonce un accord de paix « illusoire » qui absoudrait Kigali de son rôle d’agresseur
Le LGD exprime de fortes réserves face au processus en cours entre Kinshasa et Kigali, qu’il juge non inclusif et dangereux pour la souveraineté et la justice en RDC.
À l'approche de la signature d'un accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC), et le Rwanda, le parti Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), dirigé par l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, a exprimé ce mardi 24 juin de vives réserves quant à la perspective d’un accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.
Dans un communiqué, cette formation de l’opposition salue la volonté de paix exprimée dans le cadre du processus soutenu par Washington, qu’elle juge en soi louable pour la RDC et la région des Grands Lacs. Toutefois, elle déplore le contenu d’un accord préliminaire qui, selon elle, ne s’attaque ni aux causes profondes du conflit ni aux mécanismes de réparation nécessaires face aux conséquences dramatiques de la guerre — notamment les pillages des ressources naturelles, la destruction des écosystèmes, et les massacres de civils congolais.
Pour le LGD, la dynamique actuelle risque de conduire à une paix fragile, imposée au terme d’un dialogue excluant, et dont le résultat serait, selon ses termes, « l’effacement de la responsabilité du Rwanda en tant que pays agresseur », pourtant établi dans la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le parti critique par ailleurs la relance du Pacte social pour la paix, porté par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), initiative qu’il accuse d’être récupérée à des fins politiques. Le LGD estime que les conditions posées par le président Félix Tshisekedi pour encadrer ce processus traduisent en réalité une tentative de légitimer, « à l’aveugle », un accord qui, sous couvert de normalisation, favoriserait l’accès aux ressources naturelles par des puissances étrangères tout en marginalisant les intérêts du peuple congolais.
Selon le communiqué, la non-inclusivité du processus et la nature « illusoire » de la paix qui en découle ne font que repousser une crise systémique, qui reste latente dans ses dimensions sécuritaire, politique, économique, sociale et judiciaire.
Le LGD appelle en conclusion à un processus de paix véritablement transparent, devant être débattu au parlement et enrichi par les contributions des forces vives de la nation.
Gloire MALUMBA K