DIPLOMATIE
RDC : « Cet accord n’est ni un traité économique avec les États-Unis, ni un accord commercial bilatéral avec le Rwanda », affirme Thérèse Kayikwamba
La ministre Thérèse Kayikwamba Wagner affirme que l’accord entre la RDC et le Rwanda n’est ni économique ni commercial, mais vise la paix et la sécurité dans l’Est du pays.
Face aux interrogations suscitées par l’accord de paix récemment conclu entre Kinshasa et Kigali sous l’égide des États-Unis, la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo, Thérèse Kayikwamba Wagner, a tenu à en clarifier la portée, ce jeudi 3 juin, lors d’un point de presse conjoint avec son homologue de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya.
Dans son intervention, la cheffe de la diplomatie congolaise a replacé cet accord dans son cadre strictement politique, diplomatique et sécuritaire. Elle a rejeté toute interprétation alarmiste, insistant sur le fait qu’il s’agit avant tout d’un engagement mutuel axé sur la souveraineté, la cessation des hostilités, le retrait des forces étrangères, la fin du soutien aux groupes armés, et le retour durable de la paix dans l’Est du pays.
« Cet accord n’est ni un traité économique avec les États-Unis, ni un accord commercial bilatéral avec le Rwanda », a-t-elle souligné.
« La justice n’est pas sacrifiée »
À ceux qui redoutent un compromis entre paix et justice, Thérèse Kayikwamba Wagner a répondu sans équivoque : « Il ne s’agit nullement d’un choix entre justice et paix, mais d’un équilibre nécessaire pour que les deux progressent ensemble. » Elle a réaffirmé que les mécanismes judiciaires internationaux demeurent en vigueur, citant la Cour pénale internationale, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, ainsi que le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
« La parole officielle de l’État congolais reste alignée avec la quête de justice », a-t-elle affirmé.
« Un accord n’est pas une capitulation »
La ministre a tenu à préciser la nature de l’accord : « Un accord est un compromis entre deux États. Ce n’est pas une capitulation. C’est un outil politique pour sortir d’un cycle de violences. » Elle a mis en garde contre toute tentative d’humiliation dans le processus de paix : « Une paix durable ne se construit pas dans l’humiliation, mais dans la fermeté diplomatique. »
Aucune concession sur les ressources minières
Réagissant aux rumeurs diffusées sur les réseaux sociaux, Thérèse Kayikwamba Wagner a catégoriquement démenti l’existence de toute clause prévoyant un accès du Rwanda aux ressources minières congolaises. « Il n’existe aucune disposition dans cet accord qui donne au Rwanda un quelconque droit sur nos ressources. Propager de telles allégations est non seulement infondé, mais aussi dangereux », a-t-elle tranché.
La paix comme priorité
Interrogée sur les perspectives de retour à la paix, la ministre a reconnu la complexité du processus : « Je ne peux pas vous dire quand la paix reviendra. Ce que je peux dire, c’est que chaque jour sans négociation est un jour gagné par la guerre. »
Par cette mise au point, le gouvernement entend rassurer une opinion publique inquiète et réaffirmer les principes qui guident sa diplomatie. « La paix, la justice et la souveraineté ne sont pas des concessions. Ce sont des objectifs. Et nous y travaillons sans relâche », a conclu la ministre.
Gloire MALUMBA.K