Le CSAC interdit aux médias congolais de couvrir les activités de Joseph Kabila et de son parti, invoquant des raisons de sécurité et de prévention de la subversion.

Le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), Christian Bosembe, a annoncé l’interdiction faite aux journalistes et aux médias de diffuser tout contenu relatif aux activités de l’ancien président de la République, Joseph Kabila. Cette décision a été rendue publique le mardi 3 juin lors de son passage sur les ondes de la radio Top Congo.

L’interdiction intervient alors que Joseph Kabila mène depuis quelques jours une série de consultations dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Dans le même contexte, le CSAC interdit également aux médias d'accorder du temps d'antenne aux cadres du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD), formation politique de l’ancien chef de l’État.

« Le bureau du CSAC a pris la décision d’informer les journalistes et responsables des médias qu’il est désormais interdit de commenter, diffuser ou relayer les propos, interviews ou activités de Kabila. Il est également interdit de recevoir les cadres du PPRD. Ce n’est pas une atteinte aux droits de l’homme ni une mesure de censure. Il s’agit simplement d’éviter que les médias ne deviennent des tribunes favorisant la subversion », a déclaré Christian Bosembe.

Joseph Kabila et son parti sont accusés par certains responsables gouvernementaux d’entretenir des liens avec les rebelles du M23 en vue de déstabiliser le pays et de reprendre le pouvoir par la force. Le président Félix Tshisekedi a, à plusieurs reprises, désigné son prédécesseur comme le "parrain" de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC)/M23.

Gloire MALUMBA