POLITIQUE
RDC : Joseph Kabila qualifie la justice « d’instrument d’oppression »
Dans son adresse à la nation ce vendredi 23 mai, l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a brossé un tableau général de la situation du pays. En opposant au régime en place à Kinshasa, l’ex-locataire du Palais de la Nation a dressé un constat peu reluisant dans plusieurs domaines de la vie nationale.
C’est notamment le cas du secteur de la justice, qu’il qualifie « d’instrument d’oppression » au service du pouvoir. « Quant à la justice, garante constitutionnelle des libertés publiques et du socle de valeurs qui structure notre identité et fonde notre unité, elle a complètement démissionné de sa responsabilité, se laissant ouvertement instrumentaliser à des fins politiques. Elle n’est plus qu’un instrument d’oppression d’une dictature qui tente désespérément de survivre à contre-courant de l’histoire, par la terreur et l’imposition de la pensée unique », a déclaré le président honoraire de la République, dans un discours de plus de 40 minutes.
Pour le patron du Front Commun pour le Congo, cette dérive ne concerne pas que la justice. Elle s’étend également à d’autres institutions telles que la police et les services de renseignement. « Rôle peu louable qu’elle partage avec les milices tribales, la police et les services de renseignement, eux aussi détournés de leur noble mission : protéger les citoyens et sécuriser l’État. »
À cette justice, Joseph Kabila devra désormais faire face. Son allocution, qui a retenu l’attention à l’échelle nationale, intervient 24 heures après la levée de ses immunités en tant que sénateur à vie. L’auditorat général des Forces armées de la RDC est désormais habilité à ouvrir des poursuites contre lui. Il est accusé de trahison et de participation à un mouvement insurrectionnel. Les autorités de Kinshasa lui reprochent sa proximité présumée avec les rebelles du M23/AFC soutenus par le Rwanda.
Joseph Kabila a aussi fustigé le fonctionnement du Parlement congolais, L'Assemblée nationale et le Sénat qui, à ses yeux, sont transformés en une caisse d'enregistrement de la volonté d'une seule personne.
Samuel Nakweti