RDC–ONU : Kinshasa juge inefficace la résolution 2773 du Conseil de sécurité face aux violences à l’Est

La ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a vivement critiqué la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies, estimant qu’elle reste inefficace face aux massacres persistants à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). La cheffe de la diplomatie congolaise s’exprimait ce vendredi 12 décembre devant le Conseil de sécurité, réuni pour débattre de la situation sécuritaire du pays.

« Pendant ces neuf mois, aucune mesure concrète n’a été prise pour faire respecter cette résolution et protéger sa mise en œuvre. Même la MONUSCO – casques bleus, personnel civil et leadership – a été prise pour cible. Des alertes, des avertissements… mais aucun acte », a-t-elle dénoncé, avant de rappeler que la résolution 2773 demeure « la boussole de l’engagement onusien » et qu’elle doit être appliquée « pleinement, sans ambiguïté ni exception ».

La ministre a alerté le Conseil sur la prise d’Uvira, chef-lieu provisoire du Sud-Kivu, par les rebelles du M23-AFC, après des affrontements avec l’armée congolaise qui ont causé de nombreux morts et provoqué un exode massif de populations. « Une nouvelle ville est tombée, une administration parallèle s’est consolidée, et des milliers de familles ont fui, tandis que d’autres ont été tuées, violées ou terrorisées », a-t-elle détaillé.

Selon Thérèse Kayikwamba Wagner, ce vide d’action a permis au Rwanda de poursuivre et d’étendre ses opérations dans la région, tandis que les violations restent impunies. « Le moment est venu pour ce Conseil d’affronter une question cruciale : comment, après trois décennies de crise, l’absence de mesures coercitives a-t-elle contribué à la persistance de ces violations ? »

À l’approche du renouvellement du mandat de la MONUSCO en RDC, la ministre a insisté sur la nécessité d’un mandat robuste, cohérent et adapté aux réalités du terrain, garantissant la protection des civils, le retrait des forces étrangères et le soutien à l’autorité de l’État.

KAYEMBE MKG