En réaction à l'interdiction du CSAC sur la couverture médiatique des activités de Joseph Kabila, Prince Epenge, porte-parole de LAMUKA, appelle les médias et les journalistes à ignorer cette mesure, qu'il qualifie d'atteinte aux libertés fondamentales. Cette décision coïncide avec les consultations politiques de Kabila à Goma, alors que des accusations de liens avec le M23 pèsent sur lui.

Réagissant ce mercredi 4 juin, à la décision du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) d’interdire aux médias de couvrir les activités de Joseph Kabila et de son parti, le PPRD, Prince Epenge, porte-parole de la coalition LAMUKA et président du parti ADD Congo, a appelé les journalistes à ignorer cette mesure, qu’il juge attentatoire aux libertés fondamentales en démocratie.

Cette interdiction intervient alors que l’ancien président Joseph Kabila mène depuis quelques jours une série de consultations politiques à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

« Christian Bosembe et Patrick Muyaya n’ont aucun respect pour les journalistes congolais. Ils les réduisent à de simples porte-voix de l’Union sacrée de la Nation. La liberté d’expression est garantie pour tous, y compris pour Kabila, tant qu’il parle de paix », a déclaré Prince Epenge sur sa page Facebook.

Le président du CSAC, Christian Bosembe, avait annoncé, dès le mardi 3 juin, l’interdiction faite aux journalistes et aux médias de diffuser tout contenu relatif aux activités de l’ancien président de la République.

Dans la même logique, le CSAC a également proscrit l’octroi de temps d’antenne aux cadres du Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement (PPRD), formation politique dirigée par Kabila.

« Le bureau du CSAC a pris la décision d’interdire la diffusion, le commentaire ou le relais des propos, interviews ou activités de Joseph Kabila. Il est également interdit de recevoir les cadres du PPRD. Il ne s’agit pas d’une atteinte aux droits de l’homme ni d’une mesure de censure, mais d’une précaution visant à éviter que les médias ne deviennent des plateformes de subversion », a justifié Christian Bosembe.

Il convient de rappeler que Joseph Kabila et son parti sont accusés, par certains responsables gouvernementaux, de liens supposés avec les rebelles du M23, dans le but de déstabiliser le pays et de revenir au pouvoir par la force. Le président Félix Tshisekedi a à plusieurs reprises désigné son prédécesseur comme le « parrain » de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC)/M23.

Gloire MALUMBA.K