Massad Boulos, émissaire américain et conseiller de Donald Trump pour l’Afrique, affirme que Paul Kagame est pleinement engagé dans le processus de paix entre la RDC et le Rwanda, en dépit des accusations onusiennes sur le soutien rwandais au M23.

Alors que le dernier rapport du Groupe d’experts de l’ONU accuse le Rwanda de soutenir activement le M23, Massad Boulos, conseiller de Donald Trump pour l’Afrique, affirme que le président rwandais Paul Kagame est pleinement engagé dans le processus de paix en cours. Invité sur France 24, l’émissaire américain a défendu l’implication de Kigali dans les négociations de Doha, menées sous l’égide du Qatar.

Interrogé sur le rôle du Rwanda dans le conflit à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), M. Boulos a déclaré que Kigali « soutient sans réserve une résolution pacifique » et que Paul Kagame affiche un « engagement total » envers l'accord en cours de négociation.

Ces propos contrastent vivement avec les conclusions du rapport onusien, qui accuse le Rwanda d’un appui militaire au M23, de faciliter le transit de ressources pillées et d’entretenir l’instabilité régionale. En réponse, Boulos affirme que Kigali participe activement aux pourparlers de Doha, en abordant notamment la question du M23 de manière frontale.

Les négociations seraient à un tournant décisif, selon lui, avec un projet d’accord final en préparation. Celui-ci pourrait être ratifié lors d’une prochaine réunion impliquant des hauts responsables congolais, rwandais et leurs partenaires. « Les participants seront des représentants de haut niveau de toutes les parties concernées », a-t-il précisé.

La stratégie américaine repose sur un double axe : d’un côté, un partenariat économique autour des minerais stratégiques ; de l’autre, une médiation diplomatique destinée à apaiser les tensions. Boulos affirme que les États-Unis bénéficient du « soutien total du Rwanda et de Kagame » pour faire avancer les négociations.

À Kinshasa, ces déclarations sont accueillies avec prudence. Les autorités congolaises insistent sur la nécessité d’un retrait vérifiable du M23 et sur le rétablissement de l’autorité de l’État dans les zones actuellement occupées. Elles soulignent qu’aucun accord ne saurait servir de caution diplomatique aux violations sur le terrain, souligne le diplomate américain.

Pour la RDC, précise-t-il, une paix durable exige un triptyque indissociable : sécurité, justice et développement local. En cela, l’efficacité de l’approche américaine ne sera pas jugée à l’aune des engagements diplomatiques, mais à travers des résultats concrets : la fin des violences, le désarmement des groupes armés et la restitution des territoires aux populations civiles.

Gloire MALUMBA.K