DIPLOMATIE
RDC : la Belgique appelle à une plus forte implication des pays africains pour mettre fin aux violences dans l’Est
Face à la recrudescence de l’insécurité dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), la Belgique a appelé à une implication accrue des pays africains et de l’Union africaine dans les efforts de paix. Maxime Prévot, ministre belge des Affaires étrangères, a formulé cet appel lundi 18 août, au début d’une tournée régionale, peu après l’expiration d’une échéance clé sans qu’un accord de cessez-le-feu ait été conclu.
Il s’agit de la deuxième visite du ministre belge dans la région en quatre mois. À Brazzaville, il a rencontré le président congolais Denis Sassou Nguesso, avant de poursuivre sa tournée à Kinshasa, où il s’entretiendra avec le président Félix Tshisekedi.
S’exprimant à Brazzaville, Prévot a averti que la seule médiation internationale ne suffirait pas à mettre fin à la violence dans l’Est. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’ajouter un nouvel accord à la longue liste de traités qui échouent à arrêter le bain de sang », a-t-il déclaré.
Les pourparlers de Washington et de Doha, soutenus par les États-Unis et le Qatar, devaient aboutir à un accord final d’ici le 18 août entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Mais aucun accord n’a été signé et les combats se sont intensifiés dans le Sud-Kivu.
Le ministre des affaires étrangères belge Prévot a comparé la situation à la guerre en Ukraine, soulignant que la paix en RDC doit inclure les voix régionales. « Nous n’accepterions jamais un accord de paix en Europe sans l’Ukraine ou sans les Européens. Il en va de même ici. Les acteurs africains doivent être à la table », a-t-il insisté.
À Kinshasa, son appel a été relayé par des organisations humanitaires. Emmanuel Lampaert, responsable de Médecins Sans Frontières pour l’Afrique centrale, a expliqué que « les accords et déclarations signés à Washington et Doha ne se ressentent pas sur le terrain, où la violence extrême se poursuit, et dans certaines zones s’aggrave même ».
Il a décrit une pression croissante sur les opérations humanitaires dans le Nord et le Sud-Kivu depuis début août, avec des hôpitaux débordés et des services de base eau, santé, éducation toujours « politisés » par les luttes de pouvoir locales. Il a également mis en garde contre une résurgence du choléra et des violences sexuelles persistantes.
Gloire MALUMBA.K