SÉCURITÉ
RDC : le M23 intensifie les recrutements forcés malgré l’accord de paix de Washington
À peine 24 heures après la signature de l’accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, le 27 juin 2025 à Washington, les hostilités sur le terrain se poursuivent. Le mouvement rebelle M23, loin de désarmer, renforce au contraire ses positions et multiplie les recrutements forcés dans l’Est du pays.
Selon des sources locales dans le territoire de Masisi, les éléments du M23 ont massivement renforcé leurs effectifs à Kasopo et Kazndja, tout en consolidant leurs bases logistiques et en acheminant de nouvelles munitions de guerre. Plusieurs axes du territoire de Walikale connaissent la même dynamique inquiétante.
Dans la cité de Rubaya, la situation est particulièrement alarmante. Des cas de recrutement forcé de jeunes, y compris d’enfants, ont été signalés. D’après les témoignages recueillis, ces jeunes sont arrêtés dans leurs villages, puis transférés vers des destinations inconnues. Le phénomène s’est également propagé au Sud-Kivu, notamment à Birava, dans le territoire de Kabare, où un meeting du M23 a précédé une vague d’enrôlements forcés.
« Ils avaient organisé un meeting ce samedi à Birava Centre. Ensuite, ils sont venus dans notre village de Chishugi et Lugendo. Ils ont pris de force des enfants de Nkingi, Mushoko, Kamanzi et Bihinda. Certains ont moins de 18 ans. Lors du meeting, ils les ont présentés comme des volontaires », dénonce un acteur de la société civile locale.
Le même témoin évoque le cas poignant de Bonheur, un adolescent enlevé malgré les supplications de sa mère, veuve. « Elle a pleuré, supplié, mais ils ont pris son fils », raconte-t-il, visiblement ému.
Malgré la signature de l’accord de Washington censé ouvrir une nouvelle ère de paix, ces exactions démontrent que le M23 poursuit ses activités militaires en toute impunité, au mépris des engagements pris par les parties prenantes et des conventions internationales.
Face à cette escalade, la société civile lance un appel urgent à la communauté internationale pour qu’elle surveille étroitement l’application des accords signés et exige la cessation immédiate des violations des droits humains.