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RDC : le général Sylvain Ekenge met en garde contre les relations amoureuses informelles en zone opérationnelle
Alors que des femmes se revendiquant épouses de militaires manifestent en Ituri, le porte-parole des FARDC, le général-major Sylvain Ekenge, rappelle que seule l’union officiellement reconnue par l’armée confère un statut légal. Il met en garde contre les relations informelles contractées en zone opérationnelle.
Le porte-parole de l’armée congolaise, le général-major Sylvain Ekenge, est sorti de son silence face aux manifestations de femmes se présentant comme épouses de militaires, notamment dans la province de l’Ituri. Lors d’un point de presse tenu le mardi 2 juin 2025, en présence du ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, il a clarifié la position des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sur le statut matrimonial des militaires en zone opérationnelle, tout en dénonçant des unions qualifiées d’illégitimes.
« Un général célibataire, ça n’existe pas. Mesdames, si un général vous dit qu’il est célibataire, c’est qu’il veut abuser de vous », a-t-il martelé.
D'après le général Ekenge, la législation militaire en vigueur ne reconnaît que les unions officiellement enregistrées dans les bases de données administratives des FARDC. Les relations informelles contractées par certains militaires en zone opérationnelle ne bénéficient d’aucune reconnaissance légale ni de droits associés.
« Lorsqu’un général se déplace à Beni ou en Équateur, il a déjà une épouse légitime enregistrée dans notre système », a-t-il insisté. « Mais quand il trouve une femme sur place, celle-ci croit parfois être devenue son épouse… Jusqu’au jour du contrôle. »
Le général a ensuite expliqué le fonctionnement du système biométrique utilisé actuellement par l’armée pour vérifier l’identité des militaires et de leurs conjointes officiellement reconnues.
« Quand on vous demande d’apposer votre doigt sur le dispositif, et qu’aucune information n’apparaît, cela veut tout dire », a-t-il souligné. « Ce qui s’affiche, c’est la photo et les données de son épouse légitime. Que devient alors cette autre femme ? »
Il a désigné par l’expression populaire « yaka to vanda » littéralement « viens et restons ensemble » les relations précaires que certains soldats entretiennent au fil de leurs missions. Un phénomène qu’il considère comme source de confusion, de tensions sociales et de conflits identitaires dans les rangs de l’armée.
« Le yaka to vanda que les militaires attrapent partout dans leur campagne, c’est ça le vrai problème », a-t-il dénoncé.
Face à cette situation préoccupante, le porte-parole des FARDC a lancé un appel ferme au respect de la discipline et des règlements militaires, insistant sur l’importance de préserver la cohésion et l’intégrité institutionnelle de l’armée.
Gloire MALUMBA.K