Kinshasa est confrontée à une résurgence inquiétante du choléra. Face à l’aggravation de cette crise sanitaire, le président de la République, Félix Tshisekedi, a exigé du gouvernement l’activation immédiate d’un plan de contingence rigoureux. Cette décision a été annoncée dans le compte-rendu de la 50ᵉ réunion du Conseil des ministres, lu vendredi 4 juillet 2025 à la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) par le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya.

Sous la coordination de la Première ministre, plusieurs ministères notamment ceux de l’Intérieur, de la Santé, de l’Environnement, des Ressources hydrauliques et électricité, des Affaires sociales ainsi que de la Communication sont appelés à conjuguer leurs efforts, en étroite collaboration avec la présidence et le gouvernement provincial de Kinshasa.

« Le Président de la République a instruit le gouvernement à faire face à la pandémie sous la coordination de la Première ministre », a déclaré Patrick Muyaya. Il a insisté sur l’activation sans délai du plan de contingence, qui devra mobiliser la division provinciale de la santé.

Parmi les mesures urgentes annoncées figurent le déploiement rapide d’équipes médicales, la distribution de médicaments et d’unités de traitement mobiles dans les zones affectées, la désinfection systématique des points d’eau, des marchés, des écoles et autres lieux de forte affluence. Une distribution massive d’eau potable, de kits d’hygiène et de produits de traitement d’eau est également prévue dans les quartiers les plus vulnérables.

Le chef de l’État a par ailleurs insisté sur le renforcement de la surveillance épidémiologique, du dépistage communautaire et de la communication de proximité, afin de lutter contre la désinformation et favoriser l’adhésion aux mesures sanitaires.

Le gouvernement entend également intensifier la coordination avec ses partenaires internationaux. « Une coopération plus dynamique avec les partenaires techniques et financiers, notamment l’OMS, l’UNICEF, Médecins sans frontières et d’autres agences humanitaires, est indispensable pour mobiliser un appui logistique, financier et opérationnel à la hauteur de la crise », a souligné Patrick Muyaya.

Le bilan reste préoccupant. Selon les données communiquées par le ministre provincial de la Santé, Dr Patricien Gongo Abakazi, la zone de santé de Kokolo est la plus touchée avec 70 cas et 10 décès, suivie de Makala (30 cas, 10 décès), Kinsenso (10 cas, 5 décès), Ngiri-Ngiri (12 cas, 1 décès), Limete (6 cas, 1 décès), Kalamu 1 (2 cas, 1 décès), Bumbu (2 cas), Lemba (1 cas) et Kingabwa (1 cas).

Face à cette épidémie qui progresse rapidement, les autorités sont appelées à faire preuve de rigueur, de célérité et de proximité. Dans un contexte urbain marqué par de profondes inégalités d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, les populations les plus précaires restent les plus exposées.

La lutte contre le choléra à Kinshasa s’annonce comme un test crucial pour les pouvoirs publics, appelés à agir rapidement pour contenir une crise sanitaire qui menace de s’étendre au-delà de la capitale.

Gloire MALUMBA.K