SOCIÉTÉ
Réapparition du dossier du meurtre de Jacques Tangi Buleri : la famille toujours sous menace 13 ans après
Treize ans après son assassinat, le dossier du meurtre de l'architecte congolais Jacques Tangi Buleri refait surface. Cette affaire, réveille en la famille douleurs, questions sans réponse et un sentiment d’injustice profond chez sa famille. Ce professionnel respecté, père de famille, avait été abattu le 20 mars 2012 devant son domicile dans des circonstances aussi brutales qu’opaques.
À l’époque, Jacques Tangi collaborait étroitement avec certaines figures influentes du régime de l’ancien président Joseph Kabila, notamment l’homme politique et homme d’affaires Augustin Katumba Mwanke, décédé lui aussi tragiquement quelques semaines avant la mort de Tangi. Selon plusieurs sources, cette proximité professionnelle aurait valu à Tangi de sérieuses menaces de la part de l’entourage de Katumba Mwanke.
Ces menaces seraient liées à des différends concernant la gestion et la réclamation de biens immobiliers et miniers appartenant à Katumba Mwanke dans l'ex-province du Katanga. Jacques Tangi, qui aurait été en possession de certains documents sensibles, aurait fait l’objet d’un harcèlement systématique jusqu’à son assassinat.
Treize années plus tard, les ombres de cette affaire ressurgissent. La famille Tangi, qui vit depuis dans la peur et la clandestinité, affirme faire l’objet d’un nouvel acharnement. Une source proche du dossier, qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité, évoque l’implication présumée de Raymond Tshibanda, ancien ministre des Affaires étrangères sous Kabila, comme commanditaire de l’assassinat. Cette même source affirme que l'ancien dignitaire chercherait à récupérer certains documents que détiendrait encore la veuve du défunt.
Ce regain de tensions ravive l’inquiétude de la famille Tangi, qui redoute de nouvelles violences. Selon les proches, la veuve et les enfants du défunt continueraient à vivre cachés, traqués par ceux qui veulent faire disparaître toute trace de cette affaire.