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POLITIQUE

Recrudescence des massacres à l’Est: Tshisekedi annonce une réorganisation profonde des Forces armées

Alors que les violences s’aggravent dans l’Est de la RDC, le président Félix Tshisekedi a annoncé, lors de son discours sur l’état de la nation, une profonde réorganisation des Forces armées afin de renforcer la réponse militaire et de restaurer l’autorité de l’État face aux groupes rebelles.

Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo ( RDC). Crédit photo ACP.
Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo ( RDC). Crédit photo ACP.

S’exprimant devant le Parlement réuni en congrès, ce  lundi 8 décembre 2025, lors de son adresse sur l’état de la nation, le président Félix Tshisekedi a dressé un constat alarmant de la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans cette région, les offensives de la coalition rebelle AFC-M23 se sont intensifiées ces derniers mois, provoquant une recrudescence des violences et d’importants déplacements de populations. Face à cette dégradation, le chef de l’État a annoncé une réorganisation en profondeur du dispositif national de défense.

Cette réforme prévoit la refonte de plusieurs commandements opérationnels, le redéploiement de moyens sur les fronts jugés prioritaires et le renforcement des capacités de renseignement. Elle comprend aussi un renforcement de la lutte contre les réseaux de contrebande qui alimentent l’économie de guerre. L’ensemble s’inscrit dans un chantier plus vaste de réhabilitation du secteur de la sécurité, centré sur la professionnalisation des forces armées, l’amélioration des conditions de vie des militaires et la prévention des abus contre les civils. « Nous ne tolérons ni les crimes des groupes armés, ni les dérives de ceux qui portent l’uniforme de la République », a déclaré le président.

Revenant sur les évolutions diplomatiques de l’année écoulée, Félix Tshisekedi a rappelé le retrait progressif de la MONUSCO, amorcé à la demande de Kinshasa. La mission avait cessé ses activités au Sud-Kivu en 2024, avant de recentrer son mandat sur le Nord-Kivu et l’Ituri. Le processus de désengagement a toutefois été suspendu afin de permettre une réévaluation de la situation sur le terrain.

De son côté, la mission militaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), déployée depuis fin 2023 en appui aux FARDC, a pris fin en mars 2025. Pour le chef de l’État, ces retraits montrent que « nul dispositif externe ne peut durablement se substituer à la responsabilité de l’État congolais dans la protection de son territoire et de sa population ». « Ces réformes ne traduisent aucun repli sur soi, a-t-il ajouté. Elles reflètent un choix assumé : passer d’une logique d’assistance à une souveraineté renforcée, en consolidant nos capacités nationales et en coopérant avec nos partenaires dans le respect de notre Constitution et de nos lois. »

Un contexte diplomatique en mutation


Le président a par ailleurs insisté sur l’intensification des démarches diplomatiques menées par Kinshasa. Selon lui, la RDC « n’a cessé de porter avec constance la vérité de ce qui se passe à l’Est », une position désormais davantage prise en compte sur la scène africaine. L’Union africaine, par le biais de son Conseil de paix et de sécurité, a condamné les exactions commises par l’AFC-M23, les ADF, les FDLR et d’autres groupes armés, tout en réaffirmant l’exigence du retrait immédiat de toutes les forces étrangères non autorisées présentes en territoire congolais.

« Pour la première fois depuis la reprise des offensives du M23, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution 2773, condamnant explicitement l’agression du Rwanda contre la RDC et exigeant le retrait immédiat et inconditionnel de ses forces », a rappelé Félix Tshisekedi.

Vers un apaisement avec Kigali ?


Dans un contexte toujours tendu mais marqué par un début de réajustement diplomatique, le président a évoqué les échanges entrepris avec le Rwanda. Il a rappelé qu’une déclaration de principe signée en avril 2025 avait ouvert la voie à des négociations soutenues par les États-Unis, le Qatar, l’Union africaine et plusieurs partenaires internationaux.

Ces discussions, précise-t-il, ont abouti, le 27 juin 2025, à la signature d’un accord de paix à Washington entre les deux pays, immédiatement entré en vigueur. Celui-ci a été confirmé par les présidents congolais et rwandais le 4 décembre 2025. « Une étape décisive vers un apaisement durable », a conclu Félix Tshisekedi.


Gloire MALUMBA.K

LA REDACTION

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