Les attentes du peuple congolais concernant la reconfiguration du mandat de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) ont été au centre d’une séance de travail présidée ce mercredi 12 novembre à Kinshasa par le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemain Shabani.
La rencontre, organisée dans le cabinet du vice-premier ministre, a réuni la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, ainsi qu’une délégation française conduite par Frédéric Jung, directeur des Nations unies au ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, accompagné de l’ambassadeur de France en RDC, Rémi Maréchaux.
Les discussions ont principalement porté sur le prochain renouvellement du mandat de la MONUSCO. Les deux parties ont souligné l’importance pour la mission onusienne de jouer pleinement son rôle dans la restauration de l’autorité de l’État, en cohérence avec les processus de paix de Washington et de Doha, ainsi qu’avec la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Un mandat prolongé jusqu’en décembre 2025
Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations unies, le Conseil de sécurité avait prolongé, à titre exceptionnel, le mandat de la MONUSCO jusqu’au 20 décembre 2025, tout en respectant les principes encadrant les opérations de maintien de la paix, y compris la brigade d’intervention.
La résolution 2765 (2024), adoptée à l’unanimité, fixe à 11 500 le nombre maximum de militaires déployés, auxquels s’ajoutent 600 observateurs militaires et officiers d’état-major, 443 policiers et 1 270 membres d’unités de police constituées. La mission conserve deux priorités stratégiques : la protection des populations civiles dans les zones de déploiement et l’appui à la stabilisation et au renforcement des institutions de l’État, notamment à travers des réformes de la gouvernance et de la sécurité.
Le Conseil de sécurité a également appelé à l’élaboration d’une approche « sur mesure » pour un retrait progressif, responsable et durable de la MONUSCO, en fonction de l’évolution des dynamiques de conflit et des risques dans les zones sensibles du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Inquiétudes autour du M23 et des ingérences étrangères
Dans son dernier examen de la situation, le Conseil s’est déclaré « profondément préoccupé » par la reprise des offensives du M23 dans le Nord-Kivu, en violation du cessez-le-feu, ainsi que par le soutien opérationnel apporté à ce mouvement par des forces extérieures d’un État voisin, selon le Groupe d’experts des Nations unies.
Le Conseil a exigé la fin immédiate des avancées du M23, le retrait total des zones occupées et le respect des engagements pris dans le cadre du processus de Luanda, approuvé par l’Union africaine. Il a également condamné tout appui étranger au M23 ou à tout autre groupe armé opérant en RDC, ainsi que toute intervention militaire non autorisée sur le territoire congolais.
Enfin, le Conseil de sécurité a réaffirmé son soutien au processus de médiation conduit par l’Angola et son président João Manuel Gonçalves Lourenço, dans le cadre du mécanisme de Luanda visant à apaiser les tensions entre la RDC et le Rwanda, et a encouragé les deux pays à coopérer pleinement pour la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Gloire MALUMBA.K

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