Sud-Kivu : Luvungi tombe aux mains de l’AFC/M23 , moins de 48 heures après les accords de Washington

Au cœur de tensions croissantes, moins de quarante-huit heures après la signature des accords de Washington, des éléments de l’AFC/M23 ont été signalés dans la localité de Luvungi, dans le territoire d’Uvira (Sud-Kivu). Selon une source militaire des FARDC, citée par le journaliste Stanys Bujakera sur son compte X, les troupes gouvernementales ont dû abandonner la cité ce samedi matin face à une offensive d’une intensité inhabituelle.

« L’ennemi larguait des drones kamikazes sur Luvungi. Nous avons été contraints de nous replier jusqu’à Luburizi pour protéger la population civile. Cela fait deux heures que nous avons quitté Luvungi, mais nous allons reprendre cette localité », a expliqué cette source, jointe au téléphone par le journaliste Stanys Bujakera.

Dans le même temps, un haut cadre politico-militaire de l’AFC/M23 a revendiqué la prise de l’agglomération, affirmant : « Nous avons pris Luvungi dans la matinée pour protéger la population locale contre les exactions. » Cette avancée, confirmée par plusieurs sources locales ainsi que par des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, constitue une nouvelle escalade sur le terrain, en fort contraste avec l’euphorie officielle entourant le retour triomphal du président Tshisekedi à Kinshasa après les accords de Washington.

Plus largement, la situation sécuritaire s’est fortement détériorée dans le Sud-Kivu ces derniers jours. Après la prise totale de Kamanyola, la percée à Katogota et la progression sur les hauts plateaux dominant Luvungi, les rebelles poursuivent leur avancée en direction de la ville d’Uvira.

« Ils s’emploient désormais à couper toutes les voies de ravitaillement entre Sange et Luvungi, tandis que leurs armes lourdes pilonnent sans relâche les axes et les localités encore tenus par les forces gouvernementales. Ce verrouillage progressif menace d’isoler totalement Uvira et attise la panique au sein de la population civile », alertaient ce matin des sources humanitaires et de la société civile. Elles signalent également d’importants déplacements de civils, notamment en direction du Rwanda.

L’armée, de son côté, assure que tout est mis en œuvre pour « mettre en déroute cette avancée de l’ennemi, qui ne respecte pas le processus diplomatique ».

Rédaction