Au lendemain de l’annonce de la prise de Luvungi, dans la plaine de la Ruzizi, par les rebelles de l'AFC-M23 soutenus par l’armée rwandaise, la localité apparaissait entièrement désertée ce dimanche 07 décembre matin. Selon les constats effectués sur place, ni combattants de la rébellion, ni soldats des FARDC n’étaient visibles dans ce village vidé de ses habitants, rapporte le journaliste Daniel Michombero sur son compte X.
« Peut-être qu’ils arriveront plus tard, mais j’ai circulé dans notre village depuis 5 h 30 et je n’ai vu aucun déploiement d’une force », témoigne un habitant joint aux premières heures de la journée, cité par la même source.
La fuite massive des civils fait suite à de violents bombardements qui ont frappé la zone, provoquant d’importants dégâts. L’armée congolaise affirme avoir retiré ses troupes pour éviter d’exposer davantage la population, qu’elle accuse d’avoir été ciblée par des drones kamikazes opérés depuis le Rwanda. À Uvira, un calme précaire s’est installé : les activités reprennent timidement, sur fond de craintes persistantes d’une avancée rebelle.
Considéré comme un verrou stratégique, Luvungi empêchait jusqu’ici l’AFC/M23 de progresser vers Uvira, située à environ 75 kilomètres au sud. Des sources locales confirment désormais que la cité est sous contrôle du M23, bien que le mouvement assure, dans un communiqué, ne revendiquer aucun territoire. L’armée congolaise, de son côté, dénonce « un énième pogrom perpétré par des gens sans aucune considération pour la vie humaine » et affirme mettre tout en œuvre pour « stopper l’avancée de l’ennemi, qui ne respecte pas le processus diplomatique ».
KAYEMBE MG
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