Depuis le mardi 4 novembre 2025, le site minier artisanal de Lomera, situé dans le groupement de Luhihi, au nord du territoire de Kabare (Sud-Kivu), a été définitivement fermé par les autorités de l’AFC-M23. Les raisons officielles de cette décision n’ont pas encore été communiquées, indique la radio Okapi.
Sur place, les opérateurs économiques et exploitants artisanaux ont commencé à évacuer leur matériel. Plusieurs d’entre eux rencontrent de sérieuses difficultés pour transporter leurs équipements, notamment les concasseurs et motopompes, désormais inutilisables sur le site.
Face à cette situation, le mouvement citoyen Pamoja kwa Amani (Tous pour la paix) exprime une vive inquiétude concernant les conséquences sociales de cette fermeture. Selon l’organisation, de nombreuses familles de Luhihi et des villages environnants dépendaient directement de l’exploitation aurifère pour assurer leur subsistance.
« La population du Kivu souffre déjà énormément des effets de la guerre. À Bukavu, les activités économiques sont presque paralysées : banques et coopératives sont à l’arrêt, la crise est totale. La fermeture du site de Lomera vient encore accentuer cette détresse », déplore Jean-Chrisostome Kijana, activiste du mouvement.
Pour Pamoja kwa Amani, l’arrêt brutal des activités minières risque d’aggraver la précarité et de favoriser une montée de l’insécurité. « Tous ces travailleurs se retrouvent sans activité. Ils pourraient être poussés à des actes de vandalisme ou de violence pour survivre », alerte M. Kijana.
La fermeture du site affecte particulièrement les femmes et petits commerçants qui avaient contracté des crédits pour investir dans la chaîne d’exploitation de l’or. Nombre d’entre elles se retrouvent aujourd’hui sans revenus, endettées et sans soutien, accentuant ainsi une situation sociale déjà fragile.
Gloire MALUMBA.K

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