DIPLOMATIE
Tracasseries aux frontières : Tshisekedi ordonne le retrait immédiat des services non essentiels ou sans base légale
À l’issue de la 52ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue le vendredi 19 juillet à Kinshasa, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a exprimé sa vive inquiétude face à la persistance des tracasseries aux frontières du pays, notamment dans les aéroports. De nombreuses plaintes émanant d’opérateurs économiques, de voyageurs et de visiteurs étrangers dénoncent des pratiques abusives, illégales et préjudiciables à l’image du pays.
Le chef de l’État a fustigé la présence de services opérant en dehors du cadre légal, dénonçant des dysfonctionnements qui freinent la fluidité des échanges, nuisent à l’économie nationale et sapent les efforts de modernisation engagés par le gouvernement. Il a également mis en garde contre la résurgence de comportements arbitraires, qu’il considère comme un facteur de perte de crédibilité pour les institutions publiques.
Dans un contexte sécuritaire qu’il a qualifié de « particulièrement sensible », le président Tshisekedi a ordonné le retrait immédiat de tous les services non essentiels ou dépourvus de base légale aux postes frontaliers. Il a exigé une évaluation rigoureuse du dispositif de contrôle, assortie de recommandations pour une réorganisation durable.
À cet effet, Un rapport détaillé devra être remis dans un délai de quinze jours, sous la coordination du vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme gouvernemental « Ordre opérationnel aux frontières », qui vise à assainir le climat des affaires, renforcer la gouvernance publique, rationaliser la présence de l’État et simplifier les procédures du commerce extérieur.
Le président a instruit les ministres concernés Défense, Transports, Santé publique, Commerce extérieur ainsi que les responsables de l’Agence nationale de renseignements (ANR) et de la Direction générale de migration (DGM), de mettre en œuvre, sans délai, les mesures suivantes :
1. Réaliser un audit ciblé et documenté des services opérant aux frontières ;
2. Veiller à ce que seuls les services indispensables et légalement mandatés poursuivent leurs activités dans un cadre coordonné, transparent et efficace ;
3. Écarter sans ménagement tout agent ou toute structure agissant en dehors des textes ou se livrant à des pratiques contraires à l’éthique de l’État.
En conclusion, le président Tshisekedi a insisté sur la nécessité de restaurer un ordre crédible aux frontières, condition indispensable, selon lui, à la consolidation de l’autorité de l’État et à la réussite des réformes structurelles en cours.
Gloire MALUMBA.K