SANTÉ
Une nouvelle flambée d’Ebola au Kasaï-Central : 28 cas suspects dont 16 décès
Une nouvelle flambée de la maladie à virus Ebola, souche Zaïre, a été confirmée dans la zone de santé de Boulapé, dans la province du Kasaï-Central, en République démocratique du Congo (RDC). Face à cette situation, le gouvernement a activé le Centre des opérations d’urgence de santé publique (COUSP) et dépêché des équipes de riposte pour renforcer la surveillance, l’isolement et la prise en charge des malades.
Selon le ministre de la santé publique, Roger Kamba, vingt-huit cas suspects ont été recensés, dont seize décès, parmi lesquels quatre membres du personnel médical. Le premier cas avait été signalé le 20 août chez une femme enceinte admise à l’hôpital général de Boulapé, présentant une forte fièvre, des vomissements, une grande faiblesse et des hémorragies.
Le 3 septembre, cinq échantillons analysés ont confirmé la présence du virus. Depuis, vingt-huit cas suspects ont été identifiés, avec un taux de mortalité dépassant 50 %. Quatre soignants figurent parmi les victimes.
Vaccins et traitement disponibles
Les autorités attribuent cette flambée à la souche Zaïre du virus Ebola, contre laquelle un vaccin existe. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que 2 000 doses sont actuellement stockées à Kinshasa et doivent être acheminées vers la province.
Dans un communiqué, le directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, Mohamed Janabi, a assuré agir « avec détermination pour arrêter rapidement la propagation du virus et protéger les communautés », tout en prévenant que « le nombre de cas devrait augmenter ».
Face aux inquiétudes, le ministre congolais de la santé a tenu à rassurer : « Nous disposons de l’expertise nécessaire pour faire face à la situation et nous savons ce qu’il faut faire. » Le protocole de riposte repose sur l’identification et le suivi des personnes-contacts, la vaccination et l’utilisation du traitement Ebanga, destiné à contenir l’épidémie.
Une zone difficile d’accès
Les équipes de riposte, appuyées par l’OMS, rappellent que l’épicentre de la contamination se situe dans une zone enclavée, à une journée de route de Tshikapa, le chef-lieu du Kasaï. Les liaisons aériennes y sont rares, ce qui complique l’acheminement du matériel et des vaccins.
La seizième épidémie en RDC
Selon le ministre Roger Kamba, l’origine de cette flambée est distincte des précédentes : « Le virus auquel nous sommes confrontés aujourd’hui est différent de celui de 2007 et 2009. Il s’agit d’une résurgence, due à une transmission de l’animal à l’homme par une souche distincte. »
C’est la seizième épidémie d’Ebola enregistrée en RDC. La maladie, qui se transmet par les fluides corporels, se manifeste par de la fièvre, des vomissements, des diarrhées et des hémorragies. Les personnes infectées deviennent contagieuses après l’apparition des symptômes, à l’issue d’une période d’incubation de deux à vingt et un jours.
Gloire MALUMBA.K